Rémouleur, c'est un métier !

Le rémouleur ne rectifie pas les lames au hasard. Il dispose d'une solide formation qui lui confère des gestes précis afin d'obtenir une finition parfaite.

Affûttage

Quelques notions de base

Un couteau ou un outil tranchant doit être entretenu avec soins pour garder ses propriétés mécaniques optimales. Mais parfois l'intervention d'un professionnel est necessaire pour rendre leur tranchant d'autrefois à quelques outils émoussés.

Aiguisage

Importance de l'aiguisage

L'aiguisage consiste à donner ou rendre à une lame un tranchant utile. Il doit être effectué une fois à la fabrication de l'outil, puis régulièrement par l'utilisateur, afin de le garder tranchant.

Une lame mal aiguisée est facile à reconnaître : elle coupe mal, déchire, détruit les fibres, voire ne sectionne pas du tout la matière, et demande des efforts à l'utilisation. Il y a par contre plusieurs manières d'être « bien aiguisée ». Selon la façon dont on va aiguiser, on peut donner à la lame un comportement spécifique qui la rendra plus efficace pour une application donnée. Ainsi, on peut améliorer une lame pour une coupe sans mouvement de sciage (rasage, sculptage du bois) ou avec (coupe de matériaux fibreux, comme une corde).

L'aiguisage est un compromis, en fonction des utilisations prévues et de la durée de vie du tranchant avant l'aiguisage suivant.

Aiguisage

Tranchant

Le tranchant

Caractéristiques microscopiques du fil d'une lame

Une lame tranchante comporte une arête vive appelée « fil ». Le fil est la partie qui pénètre en premier dans la matière que l'on coupe ; c'est lui qui va supporter la pression de coupe et effectivement rompre la matière à couper.

Vu au microscope, ce fil ne présente pas un angle vif, mais un très petit arrondi. Le but de l'aiguisage est de minimiser le rayon de cet arrondi, afin d'augmenter la pression de contact entre la lame et la matière à couper (La pression est inversement proportionnelle à la surface de contact pour une même force appliquée).

De plus, le fil n'est pas régulier. Il comporte des oscillations latérales ou verticales, des endroits où la matière manque (criques, écaillements…), ou encore des stries ou des dents plus ou moins visibles à l'œil nu ou au microscope. Ces défauts ou irrégularités peuvent contribuer positivement ou négativement au tranchant.

Les gestes de l'aiguisage

La question de l'angle

On choisit l'angle en fonction de l'usage que l'on veut faire de l'outil. Un angle faible donne un fil très coupant, mais fragile ; un angle obtus donne un fil moins coupant, mais plus robuste. Le choix de l'angle dépend aussi du matériau que l'on travaille. Pour un ciseau, par exemple, on choisira un angle plus faible pour du bois tendre et plus important pour des essences dures. Un angle important est aussi préférable si on utilise le ciseau avec un maillet. Pour le travail de précision, un angle fin est requis. Les couteaux japonais appartiennent à cette catégorie.

Certaines meuleuses permettent d'ajuster l'angle d'affûtage en changeant l'inclinaison du gabarit.

Les couteliers conçoivent leurs couteaux (choix de l'acier, de la forme, du traitement etc…) pour un angle d'aiguisage donné (et donnent un 1er affutage à leur couteau selon cet angle). Cet angle varie selon les fabricants, mais la plupart des fabricants européens (32 Dumas, Victorinox etc…) font des couteaux qui s'affutent bien avec un angle de l'ordre de 25°. Les couteaux japonais sont plutôt dans les 15° d'angle d'affutage. Ce n'est qu'en essayant qu'on peut définir précisément l'angle optimal pour tel ou tel couteau. Les rasoirs "coupe-chou" sont prévus pour être aiguisés en posant la lame à plat sur la pierre, puis le cuir: du fait de la forme concave de la lame, seuls le fil et le dos sont au contact de la pierre, et s'usent ensemble, ce qui maintient l'angle d'affûtage constant.

Affûttage meule à l'eau

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